Providentialisme
La lecture de l'histoire de l'église catholique reste centrale dans la société occidentale malgré la lente disparition de ladite église.
C'est elle qui a définit le temps vecteur, en opposition avec le temps cyclique des grecs. C'est ce temps vecteur qui crée l'angoisse de la fin et son antidote, la vie éternelle. Dans les croyances précédentes, la vie après la mort n'était qu'une expérience diminuée : le christianisme a inversé cette vision de la mort.
La providence, c'est Dieu qui voit et sait toute l'histoire et qui réalise son dessein dans le cours de l'histoire.
La fin des empires, y compris l'empire romain, permet de rappeler aux humains que seul l'empire divin est éternel.
L'action de la providence divine permet donc de donner sens à toute réalité historique : elle fait office, dans le récit historique, de principe unificateur de la diversité sinon désespérante du réel et de clef herméneutique universelle. La diversité historique ne prend sens et ne devient intelligible que référé à ce principe.
Johann Chapoutot|Le Grand Récit
Cependant le 20ème siècle, le nazisme et la révélation de l'arme atomique, font revenir sur le devant de la scène la question du rôle de Dieu: Comment a-t-il pu laisser faire ça?
Devant les perspectives terrifiantes qui s'ouvrent à l'humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être mené. Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'enfer et la raison.
L'église se partage entre un discours traditionaliste anti-moderne et des discours plus compatible avec l'actualité:
- la religion apporterai la mystique par ailleurs manquante dans le monde moderne. Retour de la question de l'apocalypse => quelle est la fin de ce monde? Valeur de l'au-delà
- Dieu serait à définir négativement, et à comprendre par ses silences plus que par ses actes. "Kénose" : Dieu se dépouille de certains attributs de sa divinité, notamment de sa toute-puissance. En quelque sorte, une répétition de la passion du Christ, mais cette fois pour Dieu lui-même.
En tout cas, le rôle de la théologie n'est plus celui de dresser une philosophie de l'histoire, mais plutôt de comprendre comment Dieu est présent: c'est la fin de la providence.