Post-modernisme
Jean-François Lyotard théorise en 1979 la notion de postmodernité dans La condition postmoderne.
On en trouve d'autres avatars comme l'hypermodernité de Gilles Lipovetsky ou la non-modernité de Bruno Latour.
Il se pose la question de la conséquence sur la connaissance du développement de l'électronique et de l'informatique.
La connaissance, devenue information, aura une simple valeur d'échange, et non une valeur intrinsèque : le savoir cesse d'être à lui-même sa propre fin, il perd sa valeur d'usage.
Johann Chapoutot|Le Grand Récit
La désagrégation des récits abouti à la désagrégation du corps social qui était uni par ce récit.
De cette décomposition des grands récits [...] il s'ensuit ce que d'aucuns analysent comme la dissolution du lien social et le passage des collectivités sociales à l'état d'une masse composée d'atomes individuels lancés dans un absurde mouvement brownien.
Jean-François Lyotard|La condition postmoderne
Lyotard observe que nous vivons désormais un temps des crises sans récit, alors qu'auparavant, les crises étaient fécondes, riches de révolutions ou de bouleversement, interprétées et lues comme telles tout du moins.
Johann Chapoutot|Le Grand Récit
Le développement du storytelling comme résultat de ce mouvement d'abandon du grand récit. Il s'agît créer des petits récits pour toutes les parties du réel par l'usage de techniques de narration bien maitrisées.
L'ère du storytelling, cette manière de raconter qui revient à "fabriquer des histoires" pour "formatter les esprits".
Johann Chapoutot|Le Grand Récit
C'est la crise de 2008 qui, tout en mettant à jour les limites du monde économique néo-libéral, a aussi mis en évidence l'impossibilité de son corollaire discursif qu'est le storytelling.
Il s'agit alors pour le récit de s'émanciper encore du réel, de s'accélérer pour devenir clash, guérilla du récit.